vendredi 1 février 2008

I- Un rejet qui se construit au fil de l'histoire

La connaissance de l'histoire des tsiganes permet de mieux comprendre leur marginalisation actuelle. Entre rejet, intégration et nécessité d'assimilation, leur évolution au cours des siècles explique en partie leur état d'esprit face aux états européens, qui montre une certaine incapacité à définir un statut pour les "Gens du voyage" et à les accepter. La complexité des rapports entre ces deux cultures est présent depuis plusieurs siècles. Nous allons donc étudier les différents facteurs qui placent les tsiganes en marge de notre société.

Les compagnies tsiganes sont passées inaperçues jusqu'au XVème siècle. C'est à partir de cette date qu'apparaissent sur le continent européen les premières frictions entre états et nomades. Souvent assimilés aux peuples mongols, qui pratiquent aussi le nomadisme, ils sont victimes de rejets de la part des civilisations européennes.

En 1499, Isabelle la Catholique, alors reine d'Espagne, impose aux tsiganes l'abandon de leur mode de vie au profit d'une assimilation de la culture espagnole. Les autres pays vont vite décider à leur tour de sanctions à l'encontre du nomadisme, ce qui oblige les tsiganes à transformer un nomadisme lié à l'économie agraire en un nomadisme de fuite par rapport aux forces de l'ordre. Les tsiganes migrent alors en grand nombre sur le territoire qui sera bientôt celui de l'Allemagne. Le rejet se traduit à cette époque par une volonté des états à leur faire quitter leur mode de vie pour le leur, qui apparaît comme l'unique possibilité, car le siècle de l'Humanisme place l'homme au centre de toutes les préoccupations, mais qui a aussi l'effet de développer chez les européens la croyance en la supériorité de leur culture sur toutes les autres.

Arrive ensuite, avec les Lumières, la remise en cause du régime. De l'instabilité politique va ressortir la volonté des états à contrôler le peuple. Ceci ne facilitera pas la position des tsiganes, qui tentent toujours de vivre leur nomadisme dans la plus grande liberté.

La situation change avec l'ère de l'industrialisation. Leur commerce agraire ne rapporte plus et les nouvelles constructions d'usines en périphérie des villes rendent difficile leur stationnement au même endroit. L'évolution de la société avec les tentatives de République, les progrès techniques et l'intensification des recherches scientifiques ne facilitent pas leur situation.

Une société qui change et d'où ressort une volonté de tout contrôler, de tout classifier, amène les politiques à s'intéresser de plus près au "cas tsigane". Mal à l'aise face aux nomadisme qui échappe à tout contrôle, les tsiganes sont considérés par les autorités comme sous-citoyens et sont même faits cobayes d'expériences scientifiques. Ils seront aussi les premiers à posséder des cartes métriques, qui permettront un suivi de leur parcours par l'état. Les tests médicaux qu'ils auront effectué appuieront les idées de la doctrine nazie de différences entre les "races". Durant la seconde guerre mondiale les nazis tuèrent presque la moitié de la population tsigane, soit plus de 250000 personnes.

Le voyage est devenu un aspect primordial de leur vie, ce qui dérangera à toutes les époques les états. Face à cela, il leur est difficile de définir un statut pour les tsiganes, qui ont de ce fait du mal à s'intégrer à la société. Qui ont-ils été au cours des siècles et pourquoi les états ont-ils encore aujourd'hui du mal à les définir, à les prendre en compte?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pourquoi posez vous des questions auxquelles vous répondez dan le paragraphe précédent ?
Sinon, continuez ! Amicalement, Pasquale
pregoli2001@yahoo.fr