vendredi 1 février 2008

II- Rapport au voyage : nomadisme et sédentarisation

  • Le rapport au nomadisme et à la sédentarisation de ceux qu'on appelle les "gens du voyage" est un problème récurrent et préoccupant. La plupart du temps, on pense que les “ vrais ” Tsiganes, les “ vrais ” gens du voyage sont nomades, alors que la majorité de cette population à l’échelle européenne, est strictement sédentarisée, bien que le plus souvent elle ne le soit pas dans les meilleures conditions. On peut donc se demander si cette population, bien que sédentarisée, reste néanmoins tsigane.
  • Notre image des gens du voyage est celle de l'errance et l'histoire des Tsiganes est liée à de multiples migrations. Dans les lieux où ils s'installent, ils développent des activités, un mode de vie particulier. En fait, la mobilité et, plus globalement, le nomadisme des Tsiganes correspond à un mode de production social et économique particulier. Le concept de mobilité renvoie à l'idée d'un déplacement quotidien dans l'exercice des activités économiques. la mobilité est également liée au développement de relations sociales, souvent dans les territoires où les activités économiques sont déjà développées. Les gens du voyage peuvent facilement s'implanter à un endroit et continuer à voyager en dehors de celui-ci. Même s'ils sont stabilisés dans une région, ils peuvent rapidement s'implanter dans une autre.
  • L'aspect politique de la question n'est pas négligeable. Les Manouches, Gitans, Tsiganes, Yénishes, Roms, s'ils se retrouvent dans ces éthnonymes sur le plan identitaire, ne sont pas reconnus par leurs ethnonymes par les pouvoirs publics. Au cours de l'histoire, on va successivement les reconnaître comme Bohémiens, comme gueux, puis comme vagabonds. Ensuite, une autre appellation apparaîtra, on va les appeler nomades. Ce terme apparait officiellement dans la législation française en 1848, et très vite il va servir à qualifier tous ces gens qui bougent.
  • La majorité des tsiganes s'est sédentarisée La sédentarisation est le résultat d'une adaptation économique. Les uns s'y sont résolus, assurés de débouchés locaux. Les autres y ont été poussés, sous le poids de multiples difficultés, souvent en y perdant leur autonomie. Pourtant, nombre d'entre eux ont tendance à pratiquer des activités qui ne nécessitent pas un attachement irrémédiable à la terre. Ceux-là recherchent plutôt un travail dont la rentabilité est immédiate, liée à la fourniture de marchandises, de services ou d'un apport temporaire en main-d'oeuvre à une clientèle dispersée. Plusieurs d'entre eux sont aussi intermédiaires, favorisant les transactions entre vendeurs et acheteurs.

Aucun commentaire: