vendredi 1 février 2008

Django Reinhardt

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Présentation générale

Nous, Alice, Simon et Inès, sommes en 1ère ES au lycée Sophie Germain. Nous avons choisi cette année, dans le cadre de notre TPE (travaux personnels encadrés), de travailler sur les Tsiganes, et plus particulièrement sur l'explication de leur marginalisation.

Si notre projet est sous la forme d'un blog, c'est qu'il nous a semblé judicieux d'exposer ce thème à travers un moyen de communication moderne. Comme pour nombre de blogs déjà créés à ce sujet, internet facilite les échanges et donc la transmission d'informations.
C'est une manière pour nous d'exposer notre recherche, de la partager avec d'éventuels visiteurs qui pourraient nous aider à l'affiner, et de toucher ainsi un plus grand nombre de personnes, extérieures au cadre scolaire. Il nous est apparu clairement, qu'au cours de cette étude, notre propre vision du sujet a beaucoup évolué. Partant de connaissances très vagues sur cette population, méconnue par la majorité de notre société, nous nous sommes vite rendus compte que c'était cette méconnaissance qui engendrait le rejet des tsiganes. Ce blog est donc pour nous une manière d'inviter les autres personnes à réfléchir sur ce sujet.

CLIQUEZ ICI Ecoutez "Chiquita Ben" du groupe de quatre frères tsiganes "Los Rumberos Catalas"


Danse près de la caravane , Peinture Tsigane

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Introduction

Aujourd'hui et depuis plusieurs siècles, la communauté tsigane véhicule un certain nombre de clichés. Qu'il s'agisse d'une image positive, un peu folklorique, celle de leurs talents artistiques (musique, danse, cirque) ; ou bien d'images plus négatives, qui les caractérisent de voleurs de poules, de kidnappeurs d'enfants, de diseurs de bonnes aventures ou encore de charlatans, ces généralités colportées mettent en évidence la méconnaissance de cette population, qui garde un aspect mystérieux et relativement effrayant. C'est cette représentation que les "gadjé", selon l'expression même des tsiganes pour désigner les non-tsiganes, ont de cette population, qui les place en marge de la société. Il nous paraît donc important de démystifier le sujet, en l'examinant point par point et en revenant sur leur histoire, pour connaître les origines de cette marginalisation.
Les Tsiganes seraient originaires d'Inde d'où ils se font chasser au Xème siecle par les musulmans. Ils partent alors à l'exploration du monde occidental. Installés dans un premier temps dans la région du Pélélopponèse et en Iran, en périphérie des villes, ils survivent grâce à un commerce parallèle de ventes et de services. Ils sont regroupés en "compagnie" et ont un mode vie majoritairement sédentaire. Durant cette période ils sont relativement bien acceptés par les autres popultaions. Au XIVème siècle, ils quittent ces régions pour se diriger soit vers la Roumanie, où ils sont réduit à l'état d'esclaves, soit vers le St Empire Germanique. C'est à cette période que leur nomadisme est le plus marqué, ils sillonnent l'Europe en s'installant aux abords des villes et en mettant en marche leurs commerces. Rapidement, des frictions apparaissent entre nomades et villageois, ce qui interpelle les autorités politiques. Au XXeme siecle ils sont faits cobayes pour des expériences scientifiques et analyses sociologiques d'où naîtront des théories servant à la doctrine nazie. Ce n'est que dans les années 60 que les premières lois visant à régulariser la situation des tsiganes apparaissent, mais la population tsigane n'attend déjà plus rien des états en qui elle ne croit plus. Une méfiance est donc apparue entre ces deux populations qui s'opposent, doublée d'une forte incompréhension. Déjà bien ancrés dans le nomadisme, la volonté des différents états à contrôler les déplacements de ceux qu'on appelle "les Gens du Voyage", apparaît comme impossible. Quelles sont les origines de ce conflit? Pourquoi le peuple tsigane est il encore aujourd'hui, dans une société qui se revendique pluriculturelle, dans une situtation de marginalistaion? Comment la cohabitation de ces deux cultures peut elle se faire sans discrimination, et quelles sont les solutions des Etats européens face à cette question? C'est à ces questions que nous tenterons de répondre au fil de notre étude.

Simona Jovic, une danseuse tsigane

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I- Un rejet qui se construit au fil de l'histoire

La connaissance de l'histoire des tsiganes permet de mieux comprendre leur marginalisation actuelle. Entre rejet, intégration et nécessité d'assimilation, leur évolution au cours des siècles explique en partie leur état d'esprit face aux états européens, qui montre une certaine incapacité à définir un statut pour les "Gens du voyage" et à les accepter. La complexité des rapports entre ces deux cultures est présent depuis plusieurs siècles. Nous allons donc étudier les différents facteurs qui placent les tsiganes en marge de notre société.

Les compagnies tsiganes sont passées inaperçues jusqu'au XVème siècle. C'est à partir de cette date qu'apparaissent sur le continent européen les premières frictions entre états et nomades. Souvent assimilés aux peuples mongols, qui pratiquent aussi le nomadisme, ils sont victimes de rejets de la part des civilisations européennes.

En 1499, Isabelle la Catholique, alors reine d'Espagne, impose aux tsiganes l'abandon de leur mode de vie au profit d'une assimilation de la culture espagnole. Les autres pays vont vite décider à leur tour de sanctions à l'encontre du nomadisme, ce qui oblige les tsiganes à transformer un nomadisme lié à l'économie agraire en un nomadisme de fuite par rapport aux forces de l'ordre. Les tsiganes migrent alors en grand nombre sur le territoire qui sera bientôt celui de l'Allemagne. Le rejet se traduit à cette époque par une volonté des états à leur faire quitter leur mode de vie pour le leur, qui apparaît comme l'unique possibilité, car le siècle de l'Humanisme place l'homme au centre de toutes les préoccupations, mais qui a aussi l'effet de développer chez les européens la croyance en la supériorité de leur culture sur toutes les autres.

Arrive ensuite, avec les Lumières, la remise en cause du régime. De l'instabilité politique va ressortir la volonté des états à contrôler le peuple. Ceci ne facilitera pas la position des tsiganes, qui tentent toujours de vivre leur nomadisme dans la plus grande liberté.

La situation change avec l'ère de l'industrialisation. Leur commerce agraire ne rapporte plus et les nouvelles constructions d'usines en périphérie des villes rendent difficile leur stationnement au même endroit. L'évolution de la société avec les tentatives de République, les progrès techniques et l'intensification des recherches scientifiques ne facilitent pas leur situation.

Une société qui change et d'où ressort une volonté de tout contrôler, de tout classifier, amène les politiques à s'intéresser de plus près au "cas tsigane". Mal à l'aise face aux nomadisme qui échappe à tout contrôle, les tsiganes sont considérés par les autorités comme sous-citoyens et sont même faits cobayes d'expériences scientifiques. Ils seront aussi les premiers à posséder des cartes métriques, qui permettront un suivi de leur parcours par l'état. Les tests médicaux qu'ils auront effectué appuieront les idées de la doctrine nazie de différences entre les "races". Durant la seconde guerre mondiale les nazis tuèrent presque la moitié de la population tsigane, soit plus de 250000 personnes.

Le voyage est devenu un aspect primordial de leur vie, ce qui dérangera à toutes les époques les états. Face à cela, il leur est difficile de définir un statut pour les tsiganes, qui ont de ce fait du mal à s'intégrer à la société. Qui ont-ils été au cours des siècles et pourquoi les états ont-ils encore aujourd'hui du mal à les définir, à les prendre en compte?

Drapeau Tsigane

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I- Une culture à part entière qui complique la définition d'un statut par l'Etat

La culture tsigane est difficilement définissable, puisqu'elle est marquée par les différentes régions qu'ils auront arpentées au cours de l'histoire. Leur langue a évolué au cours des siècles. Originaire d'Inde, leur langue s'imprègne ensuite de la langue grecque. De la culture indienne ils conservent aussi les notions de pureté et d'impureté. Sans système d'écriture, ni livre de référence (comme la Bible), ils ont une culture de l'oralité qui sera marquée par la culture occidentale. Ils ont donc une culture propre qui malgré les évolutions qu'elle a subi ne s'apparente à aucune autre, la différence entre "gadjé" et "tsigane" est donc forte. Leur vie s'organise autour du voyage, tandis que notre société prône le travail. Des utopies largement différentes, mais pas incompatibles puisque les tsiganes, tout en restant en marge, commercent tout de même avec les autres sociétés, ce qui nécessite un minimum de communication. Avec l'industrialisation, leur commerce agraire disparaît, le "commerce parallèle" perd de l'ampleur et les liens avec le reste de la société s'affaiblissent, leur situation n'en est pas facilitée. L'incompréhension qui persiste entre "gadjés" et tsiganes ne facilite pas la mise en oeuvre d'une cohabitation. L'état a lui aussi du mal à le concevoir. Cependant, face au génocide de la Shoah, il n'est plus question d'ignorer leur situation. Il faudra attendre les années 60 pour voir apparaître les premiers efforts de l'état. La prise en compte de leur situation, l'apparition de lois à leur égard marque une de volonté de stabiliser leur statut. Mais l'état prend mal le problème et les solutions qu'il propose sont inadaptées face à l'attente des tsiganes. L'espoir de l'état est une prétendue intégration qui s'apparenterait néanmoins fortement à une assimilation complète, ce qui s'oppose à la volonté du peuple tsigane, qui souhaite conserver sa propre culture. Aujourd'hui encore on attend des immigrés qu'ils s'intègrent à la société mais qu'est ce que cela implique-t-il réellement?


Quelques chiffres

On compte actuellement entre 7 et 9 millions de tsiganes sur l'ensemble du territoire de l'Union européenne, dont environ 70% établis en Europe centrale et orientale. La communauté tsigane constitue la minorité la plus importante de l'Union. En Bulgarie et en Roumanie, on estime officiellement leur nombre à respectivement 380 000 et 240 000. D'après le rapport du Préfet DELAMON de 1990, les « Gens du Voyage » sont estimés à 350 000 en France. Il est très difficile de recenser cette population, et même le dernier recensement de mars 1999 ne peut indiquer des chiffres précis, car ce sont les gens vivant en caravane qui ont été comptabilisés le premier matin sur toutes les communes. Le chiffre de 450.000 serait plus prêt de la vérité, bien que les historiens diverges sur les chiffres.

I- Une volonté d'intégration

Aujourd'hui, la question de la nécessité de l'intégration des immigrés dans la communauté est très présente, mais qu'est ce qu'est réellement l'intégration? Qu'attend exactement la France?

Les tsiganes n'ont depuis l'Inde jamais fait partie d'un Etat, leur nomadisme les a toujours mis en marge des pays dans lesquels ils circulaient. Aujourd'hui, face à l'immigration, la France demande l'intégration, qu'on définit par l'adoption des règles, us et coutumes d'une société, pour être acceptée par celle-ci. Mais en réalité les attentes sont bien plus larges puisque la connaissance de la langue, la reproduction du mode de vie de la société apparaissent nécessaire à cette "intégration", qui s'apparente plus à une assimilation forcée. Autrement dit la reconnaissance de l'individu, du groupe, ne peut être que partielle, donc les différences engendrent nécessairement une marginalisation. En France, l'intégration des tsiganes se traduirait finalement par l'oubli d'un aspect important de leur culture : le voyage car "le tsigane qui arrête le voyage n'en est plus un". Chez un peuple pour qui l'exclusion est la pire des sanctions, il serait difficilement concevable de leur imposer ce mode de vie. Que faire alors? Ignorer l'exclusion et la condition de vie misérable du peuple tsigane dans notre société, ou tenter de trouver des compromis en risquant de mettre en péril leur culture?

II- Rapport au voyage : nomadisme et sédentarisation

  • Le rapport au nomadisme et à la sédentarisation de ceux qu'on appelle les "gens du voyage" est un problème récurrent et préoccupant. La plupart du temps, on pense que les “ vrais ” Tsiganes, les “ vrais ” gens du voyage sont nomades, alors que la majorité de cette population à l’échelle européenne, est strictement sédentarisée, bien que le plus souvent elle ne le soit pas dans les meilleures conditions. On peut donc se demander si cette population, bien que sédentarisée, reste néanmoins tsigane.
  • Notre image des gens du voyage est celle de l'errance et l'histoire des Tsiganes est liée à de multiples migrations. Dans les lieux où ils s'installent, ils développent des activités, un mode de vie particulier. En fait, la mobilité et, plus globalement, le nomadisme des Tsiganes correspond à un mode de production social et économique particulier. Le concept de mobilité renvoie à l'idée d'un déplacement quotidien dans l'exercice des activités économiques. la mobilité est également liée au développement de relations sociales, souvent dans les territoires où les activités économiques sont déjà développées. Les gens du voyage peuvent facilement s'implanter à un endroit et continuer à voyager en dehors de celui-ci. Même s'ils sont stabilisés dans une région, ils peuvent rapidement s'implanter dans une autre.
  • L'aspect politique de la question n'est pas négligeable. Les Manouches, Gitans, Tsiganes, Yénishes, Roms, s'ils se retrouvent dans ces éthnonymes sur le plan identitaire, ne sont pas reconnus par leurs ethnonymes par les pouvoirs publics. Au cours de l'histoire, on va successivement les reconnaître comme Bohémiens, comme gueux, puis comme vagabonds. Ensuite, une autre appellation apparaîtra, on va les appeler nomades. Ce terme apparait officiellement dans la législation française en 1848, et très vite il va servir à qualifier tous ces gens qui bougent.
  • La majorité des tsiganes s'est sédentarisée La sédentarisation est le résultat d'une adaptation économique. Les uns s'y sont résolus, assurés de débouchés locaux. Les autres y ont été poussés, sous le poids de multiples difficultés, souvent en y perdant leur autonomie. Pourtant, nombre d'entre eux ont tendance à pratiquer des activités qui ne nécessitent pas un attachement irrémédiable à la terre. Ceux-là recherchent plutôt un travail dont la rentabilité est immédiate, liée à la fourniture de marchandises, de services ou d'un apport temporaire en main-d'oeuvre à une clientèle dispersée. Plusieurs d'entre eux sont aussi intermédiaires, favorisant les transactions entre vendeurs et acheteurs.

II-L'économie

L'économie tsigane est liée à un contact permanent entre des gens qui produisent et des gens qui achètent.

Les Tsiganes occupent des positions sociales très diverses, liées à leurs activités d'artisans, de commerçants, d'ouvriers, mais aussi de fonctionnaires, de patrons d'entreprises, d'artistes ou d'intellectuels. Certaines de ces activités sont anciennes, comme la forge, la musique et la danse. Il est fait notamment allusion au métier de musicien dans des documents perses rédigés au milieu du Xe siècle. Divers documents indiquent que le travail du métal est largement répandu en Europe centrale au XVe siècle.

La vannerie, la confection d'objets en bois, le commerce ambulant, la vente des chevaux, les travaux journaliers sont également des occupations professionnelles ancestrales. D'autres activités, comme le travail en usine, sont plus récentes, liées notamment à la politique des États à l'égard des Roms, des Manouches ou des Gitans. Par nécessité ou par choix des familles se sont toujours dégagées de leur milieu d'origine pour s'insérer, d'une façon ou d'une autre, dans la société.
En fait, les ressources des Tsiganes dépendent de l'ordre économique des sociétés dans lesquelles ceux-ci sont appelés à s'intégrer. La diversité des situations rencontrées résulte de l'adaptation aux circonstances, notamment aux politiques qui visent les Tsiganes depuis leur apparition en Europe, au cours des siècles suivants et tout récemment encore. L'économie tsigane n'est donc pas statique. Elle s'insère dans l'économie de la société environnante qui en fixe le plus souvent les conditions d'exercice.

II- Rapport au savoir et rapport à la scolarisation

1. Culture orale, savoir pratique et savoir identitaire

La société tsigane est une société de culture orale. C'est donc une société qui diffère de la nôtre, où l'apparition de l’écriture est un fait de civilisation tout à fait fondamental.

Quand ils s’expriment, quand ils racontent des histoires, ces histoires sont des histoires où l’on trouve des éléments légendaires, où l’imaginaire occupe une place importante. Mais il y a aussi des choses tout à fait curieuses. D’abord, celui qui raconte fait passer dans ce qu’il raconte des éléments de son existence, de son identité. Il parle à des gens qui ont une identité proche de la sienne parce que ce sont des membres de sa famille. Il évoque donc l’identité collective. Dans ce qu’il dit, il dit des choses qui sont essentielles pour tous les Tsiganes, qu’ils soient en situation de précarité ou non. Il y a des éléments qui portent sur leur société, qui confortent leur vision des choses. Le savoir qui est utile pour le Tsigane, c’est un savoir qui lui permet de se situer dans sa famille et de se situer par rapport à la société. Pendant des siècles, ce qui était utile pour le jeune Tsigane, c’était de savoir faire comme son père pour se débrouiller. C’était donc un savoir pratique.


2. L'éducation de l'enfant

L'éducation de l'enfant dans l'univers tsigane n'est pas homogène, mais de façon générale il y a une tendance similaire dans toutes les familles, qui est le fait que l'enfant est d'abord un apport à l'identité collective, à l'identité des parents. L'homme et la femme sont reconnus dans le groupe à partir du moment où ils mettent au monde des enfants, et en nombre. Quand l'enfant vient au monde, il est alimenté à la demande. Ils considèrent comme intolérable le fait que le tout petit puisse pleurer et on lui accorde donc beaucoup d'attention.


3. La problématique de la scolarisation

L'Union européenne a porté une attention très soutenue à la problématique de la scolarisation des enfants tsiganes. Il y a également de nombreux ministères et des associations qui se penchent sur ce problème. L'éducation primaire est acquise, mais le problème se pose dans la scolarisation secondaire. La réalité du rapport à l’école des familles tsiganes est également multiforme : il va de l’opposition totale (fondée sur la défense des « valeurs morales » que l’école ne garantirait pas) à une adhésion complète, témoignant d’un désir de réussite fort pour les enfants (accompagné de la demande d’intégration en classe ordinaire). Entre ces deux extrêmes, on trouve les positions médianes : acceptation relative, car on se soumet à la pression sociale (mais dans ce cas, le moindre incident en milieu scolaire est prétexte au retrait de l’enfant), moyen terme par le biais d’une inscription au CNED, ou fréquentation du « bus scolaire » (formule qui ne s’adresse pas en priorité aux sédentaires).

Mais il est un point commun à tous les discours entendus : le constat d’une piètre réussite pour leurs enfants, et l’explication majoritaire par le manque d’intérêt de l’enseignant pour ces élèves. Il est vrai que l’absence de vrais modèles de réussite discrédite l’argumentaire selon lequel l’école est un atout. Pour ces publics, la réussite scolaire reste majoritairement un leurre : l’école représente un investissement énorme pour un bénéfice dérisoire, puisque malgré une scolarisation assez généralisée dans le primaire, peu d’enfants tsiganes parviennent à une maîtrise correcte de la lecture et de l’écriture.

Notre rencontre avec l'association "Espoir"


Au départ, l'association s'occupe de la défense des droits de l'enfance. Ils ne sont donc pas spécialisé auprès des tsiganes, mais y consacre une partie de leur activité.


Présentation générale de leurs actions auprès des gens du voyage


Raisons

Face à la situation de grande pauvreté, d'exclusion et d'absence de réponses concernant les bases des droits fondamentaux (scolarisation, santé, justice, intégration, etc...) dont sont victimes les enfants Rrom et "Gens du voyage", l'association a entreprit de créer une intervention socio-éducative adaptée, mais aussi face au repli communautaire que ceux-ci vivent, néfaste à une intégration harmonieuse.


Intentions

La particularité des gens du voyage est la mobilité importante désirée ou imposée, qui est une question centrale, car elle freine, voire empêche toute mise en place de liens sociaux.

Dans le cadre de la protection de l'enfance, l'association envisage un travail régulier et dans la durée d'une équipe socio-éducative mobile qui permettra l'aide, l'accompagnement et le suivi des enfants, des adolescents et de leur famille dans leur mobilité. Elle tente de créer des liens et des aides pour éviter le rejet et favoriser une intégration harmonieuse. 


Moyens

L'équipe socio-éducative mobile se compose d'une assistante sociale, d'un animateur, d'un éducateur, d'un instituteur et d'un infirmier. Elle intervient en tenant compte prioritairement des liens éducatifs et des suivis des individus sur leurs lieux provisoires de vie et de leurs activités. C'est par une action quotidienne auprès d'eux, une connaissance et une reconnaissance qu'il est possible de développer des relations et des actions de confiance adaptées à leur mode de vie.


Objectifs

1) Permettre l'accès au savoir et à l'apprentissage de ces enfants

2) La santé et l'hygiène

3) Présence sociale et éducative de l'équipe sur les lieux de présence des enfants

4) Favoriser la compréhension de ceux-ci vis-à-vis de l'extérieur pour une meilleure intégration


Nos impressions


La rencontre de cette association fut un passage déterminant pour l'orientation de notre TPE. Cela nous a fait prendre en compte notre position subjective face à la question tsigane, c'est-à-dire que bien que revendiquant un esprit très ouvert, nous avions tout de même des a-prioris sur cette population. Cette rencontre nous a donc permis d'avoir un nouveau regard sur notre travail.

III- Une communauté victime de discriminations, voir de persécutions

Les tsiganes ont beau être une communauté importante, leurs droits fondamentaux sont souvent bafoués. Les persécutions peuvent venir de groupes organisés, tels les fascistes, mais ils souffrent également et surtout des stéréotypes véhiculés par l'opinion publique.
Effectivement, souvent stigmatisés de brigands, les tsiganes font l'objet de discriminations basées sur leurs origines ethniques, raciales et culturelles; cela dans tous les domaines de la vie sociale.
Plusieurs problèmes se posent : logements insalubres, taux alarmant d'analphabétisme, discrimination à l'embauche, espérance de vie faible en raison des difficultés d'accès aux soins de santé... Lorsque l'Etat investit dans l'éducation des enfants et des adolescents tsiganes, on investit dans l'intégration de leur communauté dans l'ensemble de la société. Le fait qu'un nombre important d'enfants tsiganes n'aient pas accès à une éducation de qualité égale à celle offerte aux autres enfants, fait obstacle à cela.

III- Quelques propositions des gouvernements

Ces dernières années ont apportées sur le plan théorique des réponses et des améliorations sensibles pour les tsiganes, en partie grâce à l'Union européenne, qui propose un large éventail de politiques et de programmes de soutien visant plusieurs aspect du problème tsigane. Mais le plus dur reste à faire : transposer ces mesures dans la réalité quotidienne des tsiganes. Pour combattre les discriminations, l'Union use de l'instrument législatif. Elle a adopté certains règlements, interdisant toute discrimination basée sur les origines ethniques ou raciales. A titre d'exemple, la loi Besson stipule que toute ville comptant plus de 5000 habitants doit disposer d'un terrain pour accueillir les tsiganes. D'après l'association «Espoir», seulement 10% des villes concernées appliquent cette directive.

III- Un refus d'intégration de la part des tsiganes

Malgré tout, certains tsiganes ne semblent pas vouloir s'intégrer (refus de terrains municipaux, campement illégaux...). Sans compter que les faits divers n'améliorent pas la situation déjà fragile. L'action isolée d'une personne peut déclencher une réaction collective, et c'est toute la communauté tsigane qui en souffre.
A titre d'exemple de ces soucis d'intégration de cette communauté :
le 30 octobre 2007, une femme âgée de 47 ans est décédé à Rome après avoir été agressée violemment par un tsigane originaire de Roumanie. Ceci a immédiatement provoqué une vive émotion en Italie, puis a déclenché une vague de violence envers les tsiganes. Le gouvernement italien, craignant une vendetta anti-roumains plus importante, a rapidement adopté une mesure permettant aux autorités locales d'expulser les immigrants de l'Union européenne ayant commis des violences dans leur passé. Cette directive a permis un retour au calme finalement relativement rapide.

Conclusion

Au fil de cette étude, ils nous est apparu difficile de cibler précisément les causes de la marginalisation des tsiganes. Il est évident que la communauté des gens du voyage et la communauté dite « occidentale » présentent de multiples différences. Ainsi, le rejet se construit de manière réciproque, car il existe peu de similitudes dans les modes de vie, les cultures, les moeurs, les valeurs ou les normes de ces communautés. Alors que l’état français montre un investissement limité à leur intégration, les tsiganes montrent une volonté d’affirmer une culture propre et de maintenir leurs différences.
Par sous culture on entend l'ensemble des valeurs, des représentations, des comportements propres à un groupe sociale par opposition au système culturel de la société globale, on pourrait donc qualifier la communauté tsigane de sous culture.
Après avoir compris que "l'intégration" à proprement dit n'était qu'une lecture politique du problème, pouvons nous espérer que la société ira vers une plus grande acceptation des cultures "différentes", une cohabitation juste et équitable sera elle un jour envisageable ?